Ce mercredi 11 Juin a eu lieu la troisième réunion de négociations salariales pour FY26, Solidaires Informatique et Printemps Écologique étaient présents, nous vous en livrons un compte rendu.
Pour rappel, lors de la dernière réunion de négociation, nous avions quitté la table avec la CGT et lancé la campagne « des zéros dans Peakon », qui a toujours cours, pour faire entendre la colère et l’exaspération des salarié·es 1.
Cette nouvelle réunion a débuté par une prise de parole du syndicat Printemps Écologique qui a présenté sa proposition de répartition de l’enveloppe de 5,9M€ (3% de la masse salariale) décidée par la direction. Nous avons poursuivi avec la lecture de notre communiqué à la direction, réaffirmant clairement nos revendications : 10 millions d’euros , soit 4,5% de la masse salariale, pas moins. 2
La direction s’est offusquée du terme « provocation » que nous avons utilisé pour qualifier la faible enveloppe d’augmentation. Nous lui avons rappelé que ce terme était celui des salarié·es que nous représentons, et qu’il se justifiait pleinement au regard des éléments économiques et financiers que nous avons analysés.
La direction a souhaité nous expliquer notre rôle en tant qu’organisation syndicale, soulignant que même si nous n’étions pas d’accord sur l’enveloppe, il était bon pour les salarié·es que nous restions à la table des négociations pour donner nos souhaits de répartition du montant. Nous leur avons à notre tour expliqué que nous n’étions pas là pour cautionner et donner du crédit à leurs propres décisions. Participer à cette discussion alors même que la demande initiale n’est pas entendue n’a pas de sens; quelle que soit la répartition, le problème reste le même: le montant est trop faible et le résultat sera insatisfaisant. Nous préférons que le message soit clair.
La direction s’est livrée ensuite à de basses manœuvres, elle a :
- indiqué que nous n’avions pas pu entendre leurs arguments ayant permis la détermination de l’enveloppe
- prétendu que nous ne justifions pas notre demande d’une enveloppe de 10 millions d’euros « par des chiffres»
- dit que nous avions annoncé que notre montant était fermé à toute discussion
En réponse, nous avons précisé que le montant était un minimum et que nous étions disposés à entendre des propositions supérieures. Cela a fait réagir la direction qui a coupé la parole à un de nos délégué syndical alors qu’il expliquait son propos. Notre délégué, après avoir demandé à pouvoir finir sa phrase, a ensuite expliqué concernant les autres reproches que nous avions déjà justifié à plusieurs reprises ce chiffrage, notamment en comparant le montant réclamé aux sommes importantes engagées dans l’OPRA et que ces éléments ont été présentés en réunion et via nos différents communiqués.
Que dire d’un tel comportement de notre direction quand la veille dans la presse, Octave Klaba annonçait « douze mois consécutifs de rentabilité » et la possibilité de « versement des premiers dividendes aux actionnaires depuis la création de l’entreprise » 3.
N’en déplaise à la direction qui nous reproche d’utiliser le mot « provocation » et de lui « prêter des intentions », ce refus de rétribuer honnêtement les salarié·es pour le travail accompli, reconnu publiquement par Octave Klaba constitue une seconde provocation à celle ressentie à l’issue de la réunion précédente.
Nous refusons de tomber dans un jeu de chiffres qui détourne le fond du sujet. Notre rôle n’est pas d’entrer dans la comptabilité fine de la direction, mais de revendiquer une enveloppe à la hauteur du travail fourni et des résultats obtenus par les salarié·es.
Derrière ces artifices budgétaires, les moyens existent bel et bien. Les résultats financiers et l’annonce des dividendes le confirment : les moyens existent, mais ils sont délibérément orientés vers une poignée de personnes au lieu des salarié·es qui produisent la valeur.
Devant l’intransigeance de la direction, qui campe sur une enveloppe dérisoire, nous avons choisi de quitter la réunion. Inutile de faire semblant de négocier quand tout est déjà décidé.
La prochaine et dernière réunion se tiendra le vendredi 20 juin 2025, et, si la direction accepte enfin de réviser le montant proposé, nous pourrons alors travailler ensemble à une juste répartition de cette enveloppe en fonction des attentes des salarié·es.
Nous vous appelons à poursuivre massivement la campagne « des zéros dans Peakon » pour faire comprendre à la direction que le malaise est réel et partagé, dernier jour: le jeudi 19 juin 2025.
D’ici là, nous vous tiendrons informés des actions à venir
Sources
- 1 Négos salariales FY26 : Faites pleuvoir les zéros dans Peakon -
solidaires.ovh
- 2 Négos salariales FY26, troisième réunion - Communiqué à l’attention de la direction -
solidaires.ovh
- 3 Face à Elon Musk et aux géants de la tech, le patron d’OVHcloud croit à un « revirement » -
ouest-france.fr